crédit photo : Thomas Millet

Utopia

La fantaisie expressive des derniers madrigaux de la Renaissance

6 chanteurs et archiluth

Utopia est un mot créé par Thomas More et formé à partir du grec ou-toposou « bien, heureusement » et topos « lieu, endroit ». Dans l’ouvrage du célèbre chanoine érudit et philanthrope, c’est le nom d’une île, un monde en soi, un pays imaginaire et idéal comme l’est à mes yeux le madrigal.

Celui-ci, d’une grande homogénéité dans sa forme, sans concession et extrêmement exigeant à tous les niveaux – de l’écriture à l’interprétation et jusqu’à son écoute – revêt toutes les qualités d’une parfaite utopie.

Le madrigal est composé d’un texte littéraire poétique et amoureux dont les contrastes et l’intensité sont sculptés en une mise en musique polyphonique. Cette association puissante permet de manifester la large palette des affects qui traversent avec fulgurance les cœurs – voire les corps – des amants. Le madrigal est ce rêve, sans cesse renouvelé à travers chaque nouvelle expérience d’écriture, d’exposer la nudité des passions amoureuses dans une forme tridimensionnelle où fusionne la poésie, l’écriture musicale et les voix des chanteurs.

On comprend l’engouement à la Renaissance pour cette forme nouvelle hélas précocement disparue. Ces musiques trouvent dans notre album un prolongement en écho dans Umbilicus rupestris de Bastien David. Ici pourtant le texte disparaît, mais la musique reste portée par le souffle des chanteurs et le timbre des voix est mélangé à de petits instruments. Il n’est plus question de passions humaines et d’amours conditionnelles, mais du foisonnement d’une nature chaleureuse et ouverte. Il s’agit bien ici encore, comme c’est le cas pour le madrigal, de poésie en musique.

Programme :

Si, ch’io vorrei morire – Claudio Monteverdi (1567-1643)

S’io non miro – Carlo Gesualdo (1566-1613)

Ah ! Dolente partita – Giaches de Wert (1535-1596)

Su su su pastorelli – Monteverdi (1567-1643)

Toccata VI – Alessandro Piccinini (1566-1638)

Ahi, chi m’aita – Domenico Mazzocchi (1592-1665)

L’amoroso veleno – Pomponio Nenna (1556-1622)

Ciechi desir – Michelangelo Rossi (1602-1656)

Umbilicus rupestris – Bastien David (né en 1990)

Se la mia morte brami – Carlo Gesualdo (1566-1613)

Così nel mio parlar – Luca Marenzio (1553-1599)

Moribondo mio pianto – Michelangelo Rossi (1602-1656)

Io mi son giovinetta – Claudio Monteverdi (1567-1643)

toccata 6ta – libro primo – Johannes Hieronymus Kapsberger (1580-1611)

Scendi dal paradisio – Luca Marenzio (1553-1599)

Zefiro torna – Girolamo Conversi ( ? – 1575)

Création 2020 – Durée du concert : 1h

Distribution

Nadia Lavoyer, Canto
Amandine Trenc, Canto
Frédéric Bétous, Alto
Guillaume Gutiérrez, Tenore
Loïc Paulin, Tenore
Marc Busnel, Basso
Ulrik Gaston Larsen, archiluth

Pour en savoir plus :
Pauline Merveille, responsable du développement
pauline.merveille@lamainharmonique.fr

Télécharger le dossier de présentation